Quand la vessie déraille (Quand rien ne va plus avec le beau réflexe stockage/évacuation.)

01 août 2017

Eh oui ! Cet article exploite le même filon que trois de ces prédécesseurs… (voir janvier, février et mars) Je vous l’avais bien dit qu’en rééducation périnéale, on parlait beaucoup de pepi ! Mais bon, si le sujet ne vous allume plus autant, je vous promets que l’hiver sera à nos portes avant que l’on ne rediscute plus sérieusement du sujet. On se gardera un sujet bien différent pour entamer l’automne… (Ce ne sont pas les sujets qui manquent !)

Bon, parce qu’il en reste beaucoup à dire sur votre pipi, tout le monde en voiture, le train va quitter la gare ! (Sans accident, je vous promets.)

Récapitulons ensemble ce qui a été dit (enfin, ce que j’ai eu à dire) sur le super sujet du pipi jusqu’à présent. Je vous ai peints un portrait caricatural (à peine !) de ce qu’est l’hyperactivité vésicale, ou l’urgenturie ou encore la vessie nerveuse dans Quand la vessie se rebelle. Je vous ai ensuite donner mon opinion sur ce cher produit dérivé qu’est le pad contre les fuites urinaires dans La femme et l’industrie de la couche ; un engrenage sans fin. De là, je vous ai mené vers Parlons pipi ! afin de démystifier avec vous le fonctionnement normal de la miction (aka faire pipi) version neuronale vessie-cerveau. Mais là, je vous ai laissé en plan. Mais pas pour trop longtemps. Et si tout ce beau système foutait le camp ? On sait désormais de quoi à l’air une personne souffrant d’hyperactivité vésicale. Mais pourquoi ces «« free-games » ? Parce qu’on a pris de mauvaises habitudes et/ou parce qu’on a essayé d’être un peu trop bosse des bécosses (haha !) avec notre vessie… Reprenons le fonctionnement normal de l’arc-réflexe neuronale vessie-cerveau. La vessie se remplie, les récepteurs s’étirent au niveau de la paroi de la vessie, l’information est acheminée au cerveau et de là, on décide quand on envoie l’ordre de vider la vessie au moment opportun. Mais par volonté de contrôler de façon excessive la miction ou par ignorance, on peut vraiment mêler la machine. Et ça, c’est pas drôle. Et ici, appuyer sur « escape » ne fonctionne pas.

Prenons l’exemple suivant. Depuis votre plus tendre enfance, vous avez l’habitude d’aller faire pipi à chaque fois que vous devez quitter un lieu… C’est tellement NOT une bonne habitude ! Mais d’où vous vient-elle ? Est-ce la douce voix de maman qui vous demande d’aller faire pipi « Allez, poulette, on va quitter la maison, va faire un dernier petit pipi ! » Mais guess what ? Vous n’avez plus 4 ans. Et cette habitude est vachement délétère pour votre vessie. Oubliez la grande majorité des pipis « au-cas-où ». Et voici pourquoi. L’information d’une vessie pleine est d’abord détectée par les capteurs d’étirements de la paroi de la vessie. L’information est envoyée au cerveau. Nous décidons ensuite du moment opportun pour donner l’ordre à notre vessie de se vider. Vous pensez peut-être que je radote. Je suis pleinement consciente d’avoir déjà couvert cette info plus tôt. Mais, voyez-vous, c’est ici la clé de la réussite. Alors, comme un perroquet, je répète. Don’t mess avec l’arc réflexe parfait ! Le pipi « au-cas-où » fait exactement ça. On donne l’ordre à la vessie de se vider alors que l’information n’a pas encore été acheminée au cerveau comme quoi la vessie est pleine… Pour elle, ça ne fait pas de sens.

S’en suit une guerre de pouvoir entre vous et votre vessie. Mais personne ne sort gagnant de cette lutte. Ni votre vessie, ni vous ne serez satisfait. Un cercle vicieux se dessine. En fait, simplifions les faits. Votre vessie est habituée de recevoir la consigne de se vider. Mais seulement lorsqu’elle a préalablement envoyée l’information de « fullness » au cerveau. Si elle reçoit cet ordre trop souvent alors qu’elle n’a pas émis d’information de plénitude (on parle ici de vos petits pipis « au-cas-où »), elle déraille. Pourquoi se faire vider alors qu’elle n’a pas encore dit être pleine ? Elle va donc envoyée de « fake » messages « j’ai envie ! » pour maintenir l’ordre qu’elle connait. Vous ressentirez ces messages comme des envies pressantes venues de nulle part. Comment vous adapterez vous à ces fausses envies ? Eh bien, vous irez faire plus de pipis « au-cas-où » pour ne pas vous faire prendre par surprise… Et comment réagira votre vessie ? You guess right ! Elle vous enverra encore plus de fausses envies urgentes pour ne pas se faire prendre par surprise…

Il ne vous reste donc qu’à accepter de donner un peu de lest à votre vessie. Vous verrez, elle risque de vous remercier en vous donnant l’impression d’être plus en contrôle de la situation. Mais voyez-vous, c’est l’inverse. En étant plus en contrôle de ce qu’elle sait faire de mieux (gérer le pipi), elle vous enlève ce souci. Restez à l’affût, votre vessie qui reprend le contrôle bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !