Préparer (et non planifier) son accouchement

01 janvier 2021

Se préparer pour son accouchement, à mon avis, est fondamental. Fondamental pour vivre pleinement et sereinement cet événement hors de l’ordinaire. C’est qu’on n’accouche pas tous les jours, voyez-vous. Attention, je ne parle pas ici de « planifier » mais bien de préparer son accouchement. Je crois qu’il y a ici une belle nuance à apporter. Planifier peut sembler trop rigide et ne pas offrir assez de souplesse pour accueillir et accepter les « virages » parfois un peu brusques qui accompagnent bons nombres de naissance. Mais se préparer, ça, par exemple, permet d’élargir ses connaissances et de s’ouvrir, d’apprendre la « carte géographique » et une bonne part de tous les « détours » que l’accouchement peut nous offrir. Donner naissance ressemble rarement à un long fleuve tranquille. Il y a souvent des passages avec remous. Vaut mieux s’outiller pour affronter les rapides et les fonds rocheux, ça pourrait être rock and roll. Faudra peut-être aussi pratiquer à manœuvrer un brise-glace pour se sortir des impasses. Penser se laisser « pousser par le vent » en fermant aveuglément les yeux me semble un brin hasardeux. Attention aussi à la planification ; c’est qu’on ne sait pas quel cours d’eau on s’apprête à dévaler ; se préparer pour le ruisseau X et se retrouver dans la cascade Z peut s’avérer un brin déstabilisant. Aussi, s’avoir ramer et charrier à bras son canot pourrait bien vous sauver la mise ; question de s’éviter l’arrière-goût d’amertume, la désolation et les « si j’avais su » qu’on retrouve trop souvent dans les histoires de premiers accouchements.

Maintenant, par où commencer ? Eh bien, si vous me lisez depuis un certain temps ou bien m’avez déjà consulté, la réponse vous viendra j’espère facilement. On commence par respirer ! Une respiration contrôlée amènera un bel apport d’oxygène pour ce marathon qui débute. On sait aussi qu’une respiration diaphragmatique aide à diminuer le stress et l’anxiété. Le corps secrètement alors beaucoup plus facilement de l’ocytocine, hormone essentielle pour que le travail avance bien. Se concentrer sur sa respiration aidera à rentrer dans « sa zone » ou « sa bulle ». Finalement, la respiration aide à gérer la douleur. Avec une belle descente du diaphragme à l’inspiration, on peut presser doucement sur le haut de l’utérus et l’assister dans son travail. Par contre, pour éviter l’hyperventilation, faudra contrebalancer par une belle et longue expiration. Sans calculer en secondes les temps d’inspiration et d’expiration (qui fait ça lors de son accouchement ?!), faudra veillez à souffler plus longtemps que la durée de l’inspiration. Personnellement, je me rappelle qu’une des révélations dans ma gestion de la douleur a été cette toute petite phrase simple que mon infirmière me répétait ponctuellement : *Ralentit ta respiration (perle de soulagement). Alors oubliez ce que l’on voit dans les films « ah-fou-ah-fou-ah-fou » avec la bouche en poisson.

Parler respiration m’amène naturellement à penser aux vocalises qui peuvent être faites durant l’expiration. Ces vocalises sont drôlement utiles. On peut se sentir ridicule de les pratiquer chez soi alors que le travail n’est pas encore commencé, mais une fois dans le contexte d’accouchement, elles prennent tout leur sens. Lors de contractions particulièrement violentes et où mon réflexe était plutôt de me tendre, retenir ma respiration et me « battre » contre cette montée violente de douleur, encore une fois, mon infirmière m’a aidé à canaliser cette douleur. Ce qu’elle m’a dit ? *« Laisse sortir la douleur sur un long hoooooooooo. » Et bien finalement, ce long hoooooooo c’est naturellement transformé en houuuuuu. (perle de soulagement) En fait, pour être totalement honnête, c’était plutôt « hoooooooohouuuuuuuuu, ça fait mal ». J’évacuais mieux la douleur sur le « hou ». Que ce soit « ho », « ha », « hom », « hum », « hou », et même « hé » dans les moments intenses, peu importe. La vocalisation nous aide à mettre le focus sur la longueur de l’expiration et le son que l’on génère nous aide un peu à rentrer dans une petite transe, un peu comme de l’auto-hypnose. Faites seulement attention de ne pas aller vers le « hi ! ». Pourquoi me direz-vous ? Allez-y, testez-le à voix haute et concentrez-vous sur la réponse de votre périnée. Qu’arrive-t-il avec cette voyelle ? Chez la majorité des gens, le périnée va devenir plus tonique. Pas nécessairement une bonne idée de refermer la porte de sortie de bébé, non ?

Maintenant, j’ai envie de vous parler de bâillement. Êtes-vous capable de vous faire bailler sur commande ? Allez-y, essayez maintenant. Si ce n’est pas le cas, je vous encourage à pratiquer cet art de bailler à la demande. Pourquoi ? Si vous avez réussi à vous faire bailler volontairement, félicitations. Refaites à nouveau, mais cette fois-ci, soyez attentive sur l’impact du bâillement sur votre périnée. Avez-vous ressenti cette douce pression, sa relaxation ? Et vous, comment vous sentez-vous après deux bâillement ? Plus relaxe, non ? Deux choses à choyer durant un accouchement. Utiliser le bâillement entre deux contractions particulièrement violentes vous permettra de ramener de la détente à votre périnée et aussi d’apaiser votre système nerveux, de retrouver une certaine « zénitude ».

Le mouvement aussi c’est utile pour gérer la douleur. Non seulement on gère mieux, le travail avance aussi plus rapidement en permettant au bassin de se mobiliser pour faire de micro-ajustements nécessaire pour s’adapter au positionnement de bébé, en l’aidant à se diriger adéquatement sur le col utérin. La marche, les squats en se suspendant avec les bras (autour du cou de son accompagnant(e), au pied du lit, après la poignée de la porte de chambre, après les extrémités d’un drap accroché à un crochet en hauteur, etc.) sont les moyens les plus faciles à mettre en place. Faire des mouvements du bassin dans le bas de notre squat (cercles, bascule avant-arrière ou côté-côté) aide à mieux gérer la douleur, à mobiliser le bassin et ainsi que le bébé sur le col. Un travail plus efficace et plus court avec une perception de douleur plus basse ? Oh que oui ! Par contre, dans certains travails, la douleur peut être nettement accentué en position debout (ce fût mon cas !). Il était pour moi hors de question de passer du temps debout. Le ballon d’exercice fût donc mon grand ami pendant plusieurs heures. J’allais bon train dans les cercles et bascules de bassin. Par contre, à l’arrivée des contractions la douleur prenait tout l’espace dans ma tête et dans mon corps et je figeais. Encore une fois, mon infirmière a vu la problématique et a pris le relai en plaçant ses mains sur mes hanches et en induisant gentiment mais fermement des cercles à mon bassin. *Elle a simplement pris le relai quand mon corps était pris d’assaut par un ennemi imaginaire (perle de soulagement). Mon mari a donc pu prendre la relève par la suite, et le ballon est donc demeuré mon ami pour encore quelques temps.

Les bains sont aussi des endroits agréables pour gérer la douleur, réduire notre stress et rester dans « sa bulle ». Un bain de bonne dimension nous permettant de changer de position rendra l’expérience plus intéressante. Un outil qui ne m’a personnellement pas beaucoup servi, faute d’avoir été suffisamment surveillé durant la phase de remplissage. Je me suis retrouvée face à un bain trop plein que j’avais peur de faire déborder en bougeant dedans et aussi trop chaud, mais là, on peut pas vraiment rajouter de l’eau froide, hein ? Comble de malheur, je ne savais pas où et comment activer le drain (fichu bain compliqué d’hôpital !) et je ne voulais surtout pas trop déranger le personnel qui semblait si occupé… Je me sentais surtout comme un homard qu’on essaie d’immerger au complet. Faut dire qu’on était en juillet, en pleine canicule, un gros 37 oC avec l’humidex. Bref, je suis donc sortie et j’ai laissé la chance à une autre.

Les points d’acupression peuvent aussi soulager. *Perso, ça m’a aidé dans les premiers stades de contractions où l’on croit que ça fait mal, mais qu’on ne sait pas encore c’est « quoi », les vraies contractions douloureuses. (Je le classifie quand même dans perles de soulagement car ça m’a vraiment soulagé au début.) Rendu là, on avait beau me pressez le creux des pouces super fort (à en avoir des bleus le lendemain), je ne le sentais même plus. Une autre zone de soulagement se trouve au sacrum. On fait alors une pression prononcée sur le celui-ci (zone basse du dos, juste en haut du pli inter fessiers). Pour ne pas épuiser notre accompagnateur, il faut veillez à avoir une bonne mécanique corporelle en faisant un transfert de poids d’une jambe à l’autre et ainsi pousser à l’aide des deux mains (ou encore avec le coude, mais il faut absolument utiliser un oreiller sous le coude si on utilise cette technique !).

L’atmosphère de la chambre aussi joue sur la perception de la douleur. En fait, une atmosphère calme, une lumière tamisée, un nombre réduit de personnes présentes, des bruits ambiants de faible niveau sonore et des mouvements lents des personnes présentes permettent à la femme en travail de se sentir un peu plus en sécurité. La sensation de sécurité et de calme est importante pour la sécrétion d’une hormone essentielle à la progression du travail : l’ocytocine. Et je suis bien placée pour voir cette différence. Mon premier accouchement, la lumière dans la chambre était déjà allumée (je n’ai pas pensé à la faire fermer, pourquoi l’aurais-je fait ?) et comme c’est un premier, la visite des médecins internes, des médecins externes, des médecins titulaires et des infirmières se succédaient régulièrement. Bref, je ne suis pas rentrée dans une bulle, l’arrivée de cette multitude de personnes la perçais à tout coup. À mon deuxième accouchement ? À mon arrivée, l’étage était occupé avec plusieurs accouchements « difficiles ». *On m’a donc attitré une chambre (dont les lumières n’avaient pas encore été allumées, on était tôt le matin) et on m’y a laissé tranquille plusieurs heures (perle de soulagement). À l’exception de la visite de l’infirmière qui s’occupait de moi (une vraie douceur !), pas de médecin avant un bon 3 heures. En fait, l’arrivé du médecin de garde dans ma chambre n’a eu lieu qu’au moment de la sortie de bébé, et ce, à l’appel de l’infirmière un peu prise de cours de voir une tête près de la sortie. J’ai eu l’occasion de me sentir à l’aise avec ma petite clique : moi-même, le papa et l’infirmière tellement à l’écoute de mes signaux avec de conseils si juste aux moments opportuns. Elle ne brisait en aucun cas ma bulle, elle m’aidait à l’épaissir ! Tellement différent de ma première expérience !

Ça ne suffit pas ? La douleur vous submerge et vous avez peur de vous y noyer ? Plusieurs moyens pharmaceutiques de soulagement de la douleur sont disponibles. La mieux connue reste la péridurale (qu’on appelle aussi épidurale). Lorsqu’elle fonctionne de façon optimale, elle vous gèle le « bas du corps ». Mais savez-vous que vous êtes en mesure de choisir la quantité d’analgésique administrée ? En fait, pas la quantité maximum (l’anesthésiste n’acceptera pas que vous demandiez double dose) mais vous pouvez demander une quantité moindre. Car l’effet négatif le mieux connu de la péridurale, c’est de ne plus rien sentir. Niet, nada, zéro (ça m’est arrivé pour mon premier). On se demande ce qu’il y a de lourd et dense en dessus des draps jusqu’attends qu’on réalise que c’est sa propre cuisse. Vraiment weird comme feeling. Et s’enligner pour pousser sur ce « vide » de bas de corps, c’est plutôt déstabilisant. Si enlever toute la douleur n’est pas votre but premier, mais seulement la diminuer pour la rendre supportable, vous pouvez alors très bien demander la moitié ou le trois quart de la dose qu’on vous aurait normalement administrée. On peut aussi avoir recours au gaz protoxyde d’azote (gaz hilarant) qui diminue la sensation de douleur. Comme effets secondaires possibles ? Nausées, étourdissements (tête qui tourne), vomissements. Un des effets de la douleur des contractions chez moi était justement les nausées. Le cocktail n’aura pas été fameux chez moi… On peut aussi avoir recours au bloc honteux. Il s’agit d’une injection d’analgésique (comme la piqure chez le dentiste) dans le trajet des nerfs honteux (ou pudendals) pour geler la sensation dans leur territoire, c’est-à-dire le périnée. Il n’enlèvera pas les douleurs de contractions dans l’abdomen et le dos. Ainsi, il s’agit d’un recours pour atténuer les douleurs localement au périnée lors du passage de bébé (cette fameuse sensation d’anneau de feu quand la tête de bébé arrive au périnée).

Vous arrivez à la phase de poussée ? Voici mes recommandations. De un, assurez-vous que la vessie est vide. Ne poussez pas un bébé sur une vessie pleine ! Elle risque de se faire entrainer dans le vagin par le « bélier » qu’est la tête du bébé à naitre. Alors on fait pipi (si vous êtes mobile) ou on la vide avec un cathéter (si vous êtes sous l’influence d’une péridurale). Ensuite, testez différentes positions de poussée possibles pour trouver celle dans laquelle vous êtes la plus à l’aise, en « sécurité ». La position ne doit en aucun cas vous donnez l’impression que vous êtes vulnérable ou en perte de contrôle. Et vous savez quoi ? Vous avec le droit de trouver que tout d’un coup, après 5-10-15-20 (etc.) minutes, eh bien, ce n’est plus la position qui vous convient. Votre choix n’est pas fixé dans le béton. Et, à moins de mettre maman ou bébé en danger, vous êtes dans le droit de choisir. Dans un monde idéal, vaut mieux éviter la position couchée sur le dos. Elle fixe le sacrum (il ne peut plus bouger, le lit est dans son chemin). Or, lors du passage de bébé, le mouvement du sacrum vers l’arrière est d’une aide précieuse pour faire de la place à cette « gigantesque » tête de bébé à la sortie. De permettre au sacrum d’être mobile, c’est diminuer la demande au périnée de s’étirer de façon extrême. Un travail d’équipe : et le périnée et le bassin feront leur bout de chemin pour faire place au bébé. Les risques de déchirures sévères sont donc diminués. On se tourne donc vers quelles positions ? Si vous êtes déjà flexible et à l’aise dans ces positions d’avance (c’est-à-dire avant le moment de l’accouchement) : le squat/accroupi en petit bonhomme (que ce soit au sol ou sur le lit) avec des surfaces tout autour pour pouvoir prendre appui. Exemple : une chaise en avant (ou encore la tête de lit qui se redresse, la barrière de lit) pour appuyer les avant-bras et le front, un meuble derrière pour s’appuyer le dos, ou encore le conjoint assis sur le lit qui supporte sous les bras la future maman accroupie au sol, la cadrant de chaque côté avec ses jambes. On peut aussi choisir le 4 pattes et ses déclinaisons. Sur le lit pour le moelleux sous les genoux ou au sol, c’est au choix. Un ballon sous la poitrine qu’on entoure avec ses bras et sur lequel on repose la tête, pourquoi pas. Ou bien une pile d’oreiller sous la poitrine, lorsqu’on est dans le lit, ça peut aussi bien faire l’affaire. La position assis de côté (voir la photo) est malheureusement assez méconnue pour faire venir un bébé au monde, mais elle est aussi très intéressante, elle vaut la peine qu’on l’essaye ! Vient ensuite la classique couchée sur le côté. Les mains peuvent tenir la barrière de lit ou le genou d’en haut, c’est au choix. Si on laisse à quelqu’un d’autre le travail de tenir la jambe du haut, faut seulement être vigilant de ne pas être trop agressif dans le maintien de la jambe. On ne veut pas écraser les nerfs qui passent dans l’aine, ça pourrait entraîner des faiblesses et douleurs pendant un bout de temps dans la cuisse.

Peu importe la position choisie (et elle peut fluctuer dans le temps !), vérifier si vous vous sentez libre de bouger le bassin (de le basculer vers l’avant, vers l’arrière, de côté à côté, faire des cercles, etc.) et vérifier l’encrage de vos bras afin que vous puissiez soit pousser, soit tirer avec ceux-ci. Cela mettra une belle ligne de muscle en action le long de votre tronc, définissant une belle « cannette » active autour de l’utérus, facilitant l’expulsion de bébé.

Mais on pousse comment ? La technique de poussée la plus couramment enseignée en milieu hospitalier est la poussée bloquée. Elle consiste à prendre une grande inspiration, à ensuite la bloquer pour pousser bébé pendant généralement 10 secondes consécutives avant d’expirer et reprendre une autre inspiration. Elle offre l’avantage d’être « efficace », c’est-à-dire de faire descendre bébé plus rapidement. Elle est par contre plus épuisante (et pour maman, et pour bébé) car on se retrouve en période d’apnée relativement longtemps (sans aucune respiration pendant environ 10 secondes, et ce, plusieurs fois par contraction). Elle met aussi beaucoup de pression sur les organes pelviens (vessie et rectum) ainsi que sur le périnée, au risque d’affaiblir leurs structures de soutien. Ainsi, les risques de prolapsus (descente d’organes) et d’étirement du périnée/déchirures sont plus importants. Ainsi, s’il n’y a aucun indice de détresse fœtale ou maternelle, je préfère de loin tenter la poussée physiologique. Dans ce type de poussée, la respiration ne sera jamais bloquée. Elle demeurera fluide tout au long de la contraction, (assurant une belle oxygénation pour maman et bébé) ça aide à préserver l’énergie de l’équipe maman-bébé. De plus, les vocalises sont alors possibles, augmentant les chances de rester dans une « bulle ». Lors de l’inspiration, on demeurera conscient de bien abaisser le diaphragme (question de pousser dans le « dos » de l’utérus), et lors de l’expiration, on se servira doucement des abdominaux pour essayer de pousser bébé vers le périnée, un peu comme si on essayait de vider un tube dentifrice. Le périnée doit évidemment demeurer détendu tout le long de la manœuvre. Plusieurs vont évoquer l’image du bassin et du périnée tel une fleur dont on laisse les pétales éclore et ouvrir. Si l’image vous parle, great ! Et ça, ce n’est pas facile pour tout le monde, surtout si c’est la première fois qu’on accouche. C’est un peu comme imaginer le vagin comme une « chaussette », et cette « chaussette », on essaie de la virer à l’envers. Ou encore comme de pousser pour aller à la selle, mais sur l’expiration. D’ailleurs, le moment d’aller à la selle peut être un bon moment pour visualiser et pratiquer doucement cette technique.

Mais ce qui est fabuleux, c’est quand on a eu l’occasion d’explorer le tout avant même d’être en travail : pratiquer vos positions et techniques de soulagement, les mouvements sur ballon, les mouvements de bassin, les squats, les vocalises, la respiration, les diverses positions et techniques de poussée. Diminuez le facteur inconnu en faisant déjà reconnaitre à votre cerveau les patrons moteurs nécessaires pour respirer, vocaliser et bouger en squat. Ou respirer, vocaliser et faire des cercles de bassin sur le ballon. Ou bien d’être à quatre pattes, de respirer et pratiquer la poussée physiologique. Ou encore… bon vous comprenez ce que je veux dire. Vaut mieux se sentir un peu ridicule pendant 2-3 semaines à pratiquer une dizaine de minutes par jour toute seule dans son salon que de se sentir dépourvu par tous ces choix le moment venu alors que l’on peut facilement se sentir hyper vulnérable.

Et aussi, tant qu’à pratiquer d’avance, pourquoi pas y ajouter les étirements du périnée. On commence à avoir un peu d’évidences scientifiques qu’étirer régulièrement le périnée (lire ici tous les jours ou presque) dans les trois semaines précédant l’accouchement réduirait d’environ 30 % les risques de déchirures sévères, la durée de la poussée et les besoins d’utiliser des instruments tels les forceps ou la ventouse. La façon la plus simple de s’étirer, c’est d’insérer l’entièreté du pouce à l’intérieur du vagin, pulpe vers le bas (vers les fesses). Ensuite, on fait des pressions dans la moitié inférieure du vagin qu’on maintien quelques instants. Vers la gauche, en diagonal vers la gauche et le bas, directement vers le bas, puis en diagonale vers la droite et le bas et finalement vers la droite. Les étirements doivent durés minimalement cinq minutes. Aussi, une hydratation adéquate et suffisante réduirait aussi les risques de déchirures sévères. Or, une hydratation suffisante, ça se planifie d’avance. Eh oui ! C’est d’être bien hydraté dans les 48 à 72 heures qui précèdent le travail qui compte. Le soluté installé à l’hôpital (si vous acceptez) ne sera pas suffisant pour cela, il arrive trop tard.

Et si jamais le processus s’enraille un peu et que l’on doit rapidement trouver un plan B, vous saurez alors que vous y aurez mis au maximum du vôtre et les chances sont que la rancœur ne fasse pas partie des émotions que vous ferons vivre le souvenir de votre césarienne, de l’utilisation des forceps ou de la ventouse. Vous aurez alors moins l’impression de « subir » un acte inconnu, mais plutôt réfléchi et soigneusement choisi selon le contexte. Parce que rien ne devrait entacher ce joyeux moment.

Je suis bien d’accord avec l’adage qui dit que savoir, c’est pouvoir. Restez à l’affût, une préparation à l’accouchement pour se sentir plus « connaissante » et donc moins vulnérable bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !