Attention ! Épidémie de perte de fesses en cours ! (By the way, j’ai mal au genou, mais quel rapport ?)

01 juin 2018

Aujourd’hui, on parle de fesses. Pis pas au sens figuré. On parle véritablement de vos muscles fessiers. Combien de femmes ont l’impression de perdre leurs fesses en même temps qu’elles accouchent de leur bébé ? Pis c’est pas juste une impression, je vous assure que le popotin de bien des mamans est tout simplement à plat. Simple coincidence ? Je vous révèle un scoop sur moi-même ; je ne crois pas beaucoup aux coïncidences. Plus jeune, j’étais celle qui se creusait les méninges pour essayer de trouver le lien entre deux événements qui, au prime abord, avaient pas l’air connecté. Aujourd’hui, je crois que c’est une de mes qualités ; ça fait de moi la physiothérapeute que je suis, à essayer de « relier les points » entre tous les bobos du corps. Ok, assez « d’inside » ou d’introspection pour le moment. Revenons à la « pas coïncidence » de la perte de fesses chez les mamans… Je vais peut-être vous apprendre quelque chose : si vous cachez vos fesses suffisament longtemps, vous finirez pas les perdre. Et là, je sens que j’en ai peut-être perdu quelques-uns et quelque-unes dans le détour. Qu’est-ce que je veux dire par se cacher les fesses ? Je reviens encore une fois à la posture. Vous savez ce que beaucoup de femmes enceintes ont en commun ? Un gros bedon. Un gros bedon pesant qui tire en avant. Faque beaucoup de ces femmes adoptent la stratégie de se basculer le bassin pour tenter tant bien que mal d’équilibrer cette bédaine et de soulager le pauvre bas du dos. Sauf que là, on se retrouve avec des fesses cachées sous le bassin (au lieu de pointer fièrement derrière). Mouin… Comme cette image. Seulement 12 semaines de passés et déjà la stratégie est en place. Ça augure mal pour les 25-30 autres à venir…

Modifiez votre posture de façon à ce que vos fesses se trouvent cachés en-dessous de votre bassin et vous neutralisez les chances qu’elles vous aident. Ors d’accès, elles ne sont plus disponibles pour travailler et faire cette superbe tâche qu’est l’extension de la hanches (elles sont sur le corps humain pour cette tâche, right ?). Elles s’atrophient, rapetissent, faiblissent (bon vous voyez le portrait). Vous connaissez l’adage : « Don’t use it, loose it ». Ben c’est ça. C’est aussi vrai pour les fesses. Faque là, vous vous retrouvez sans fesses pour vous propulser. Faut quand même marcher, non ? (Beaucoup trop de personnes marchent beaucoup trop peu à mon avis, mais ça c’est un autre sujet.) Faque que fait-on ? On compense. Faute de pouvoir se « pousser » avec les fesses, on compense en se « tirant » avec les fléchisseurs de hanches. Ah oui, encore le psoas qui a été dicerté assez longuement de ma part il y a 3 mois. Pis les quadriceps et le tenseur du fascia lata, quant à faire. Faque vous n’avez plus de fesses pour vous redresser. Faut quand même se pencher, right ? Parce qu’on a le lave-vaisselle, la sécheuse, le frigo, les tiroirs de bobettes, les jouets, les vêtements, ou tout autre cossin au sol (genre un enfant en crise de bacon) à rejoindre/ramasser. Faque que fait-on pour revenir à la verticale une fois plié en deux ? On compense. À défaut de pouvoir se redresser les hanches en s’activant le popotin, on tire avec notre dos pour se relever et on pousse sur nos genoux avec les quadriceps pour les redresser. By the way, j’ai non seulement les fesses plates, mais j’ai aussi mal au dos et genoux. Il y a un lien, vous croyez ? Et comment ! Pis là, sans le savoir, vous ajouterez peut-être à l’insulte en décidant de vous « mettre en forme » en choisissant la course à pied. (Ne me garocher pas de roches, là ! Je ne vous blâme pas, j’adore courrir ! Et ce n’est pas de la mauvaise fois de votre côté, seulement de l’ignorance. On ne peut corriger ce qu’on ignore. Mon rôle, ou la mission que j’aime me donner en fait, c’est vous informer. Ensemble, diminuons l’ignorance collective !) Mais je vous rappelle que vous n’avez pas de fesses pour vous propulser ! Vous serez loin d’avoir aussi fière allure qu’un cheval de course se propulsant grâce à sa croupe rebondie. Vous aurez plutôt l’air du cheval de trait qui se tire vers l’avant. Et là aussi, les genoux n’aimeront pas.

Mais le phénomème n’est pas seulement isolé aux femmes enceintes et post-natales. Les hommes aussi peuvent attraper le virus. Et regardez le beau spécimen que voilà ! Il l’a attrapé fort le virus ce monsieur ! Les femmes sans enfants ne sont pas à l’abri (voir le spécimen de droite dans l’image…). Ou les enfants eux-mêmes. Vous avais-je déjà mentionné que la posture serait acquise par imitation ? Qu’on acquière donc sa posture en imitant celle d’une personne représentative pour nous (aka les parents dans la majorité des cas…) ? Parions que ce couple ci-à-droite ne laissera pas beaucoup de chance à leurs futurs rejetons. C’est que, de nos jours, on se sert beaucoup plus des fessiers comme de confortables coussins pour s’asseoir dessus que comme grand groupe musculaire ayant la fonction exceptionnelle de faire l’extension des hanches. On a perdu l’art de se servir de ses hanches. C’est triste. Et c’est le dos et les genoux qui écopent.

Nous avons déjà placé la table dans La posture ; la clé contre tous les maux ? ; la posture dicte comment vous utiliserez votre musculature stabilisatrice profonde de la région lombo-pelvienne (aka ma « canne de conserve »). La posture dictera aussi votre posture dynamique ou ce qu’on appelle le patron de mouvement (parce que des fesses fondues ne font pas de beaux squats...) Faque vous remarquerez, si vous me lisez régulièrement, que ça tourne pas mal en rond tout ça. Nahn ! Toutes les parties du corps sont connectées ensembles ? Tu parles d’une drôle d’idée !

Est-ce que ça veut dire que je suis en train d’insinuer que votre descente de vessie (c’est hypothétique, là, là !) peut provenir de votre manque de fessiers ? Ben oui, probablement en partie. Pis je suis aussi en train de vous dire que de faire vos Kegels arrangera pas cette partie là. Si cette partie-là semble moins clair pour vous, je vous rapporte à mon sujet précédent, L’art du squat (De toute beauté !). J’y étayais, image à l’appui, comment une belle bascule de bassin (un butt wink) qui cache les fesses diminue en titi le support apporté à la vessie par le pubis. Et comment elle se trouvait à maintenant avoir la possibilité de glisser vers ce « gigantesque » vide du vagin. Je vous ramène l’image.

Vous savez quoi ? Depuis maintenant plus d’un an, je vous garoche au fur à mesure de mes écrits des morceaux de puzzles. J’espère que vous êtes tranquillement en train de mettre les pièces aux bons endroits dans votre tête et que vous êtes doucement en mesure de voir « the big picture »; que tous vos petits bobos ont assurément un lien entre eux. Je veux que vous compreniez qu’en venant me voir pour un bobo x (ex : vous avez des fuites urinaires à l’effort), ça se peut que je vous demande de travailler sur a, b, c, …., y, z (la posture de votre tête, votre respiration diaphragmatique, la position de votre bassin, la force de vos fessiers, de vos pieds, de vos abdominaux, la mobilité de votre thorax, etc).

Le tout, vous l’aurez compris, ce fait beaucoup plus facilement et efficacement avec l’aide et le support d’une physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne. Restez à l’affût, le retour de vos fesses bombées bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !