Comment mon vagin déformé a brisé mon cœur (Ma vessie ne fuit pas, elle s’enfuie…)

01 septembre 2017

Je vous l’avoue d’emblée, j’ai hésité longtemps à savoir sous quel angle j’allais aborder ce sujet tabou ; la descente d’organe. La physiothérapeute en moi me pousse à y aller de façon légère et didactique, à la façon médicale et tout le tralala. Mais tsé, la descente d’organe, ça vient aussi avec l’aspect émotionnel, le « dark side ». Pis là, la femme en moi, la mère que je suis réussie à prendre le dessus sur ma tête pour celle-là. Parce qu’être physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne n’a pas mis mon périnée dans une catégorie à part. Mon corps est avant tout celui d’une maman de deux enfants. Et ces deux enfants ont fait leur passage vers ce monde comme ils ont pu, sans égard pour les parties intimes de maman. Je parlerai ici au nom de toutes ces femmes qui se sont livrées à la physio que je suis avec ou sans retenu, qui ont eu l’impression de devoir me déballer leurs jardins secrets (autant l’intellectuel que le corporel). Toutes ces femmes qui ont appris à comprendre et à apprivoiser leur nouvelle condition sous ma supervision. À revoir d’un œil nouveau ce corps si différent de celui d’« avant ». À l’accepter et à lui refaire confiance. À recoller tranquillement les morceaux. Faque, âmes sensibles, sortez vos « kleenex ».

Ah, le prolapsus génital. En voilà un phénomène qui est largement répandu chez les nouvelles mamans mais qui, ironiquement, est très peu discuté. Parce que si on a déjà entendu parler de ça, une descente d’organe, ben c’est chez la grande tante du deuxième degré ou bien chez notre grand-maman qui a eu douze enfants, qui a eu une vie ben dure pis qui est rendue ben vieille, tsé. C’est une condition de vieille ; point barre !

Mais quand on se rend compte que ça nous arrive, à nous, jeunes femmes dans la trentaine (nouvelles mamans mais bon, quel est le rapport ?), supposément en bonne forme pis toute, ça fesse dans le dash. Pis fort, à part de ça. De quoi faire éclater nos beaux rêves. Parce qu’arrive le jour où, encore sur notre nuage de lune de miel avec bébé, nappé du voile d’une fatigue bien partie pour se chroniciser, on sent quelque chose de différent par en-bas. Maintenant qu’on a relégué au loin les super-maxi-serviettes (9 mois de tranquillité, ça se paye cher !), on a le loisir d’avoir le périnée lâché lousse dans l’espace. Pis on dirait qu’on n’aime pas trop, finalement. Hum hum, c’est quoi, ce bombement à l’entrée ? Le cœur nous serre. On angoisse, on a peur de la réponse. On procrastine en masse ou on se précipite, ça dépend du tempérament de la madame. Pis là, toute seule dans notre salle de bain, on ramasse notre courage à deux mains pis on va voir. Ou tâter. Ou les deux. C’est là ben souvent que le cœur nous fait deux tours. Ou bien il effectue une chute de 12 étages, c’est selon. Mais bien souvent, il nous lève littéralement. Pas qu’on avait beaucoup exploré cette contrée lointaine par le passé, mais là, on est bien loin de ce que s’avait l’air dans nos souvenir. Une boule. Juste là, à l’entrée. Glup. Pis si on est assez courageuse pour approfondir l’exploration, se pourrait qu’on trouve une autre bizarrerie. Nos yeux, nos doigts, buttent sur une entité plus ou moins bien reconnue. On avale de travers. Sachez cela, Google n’est pas toujours notre ami. Oh oh, semblerait que notre utérus aussi, cherche la sortie.

On est défiguré de notre féminité. On a le cœur au bord des lèvres, les émotions à fleurs de peau et la vessie, au raz les bobettes. Au secours, l’utérus est à ses trousses. Et on a peur. On est terrorisé par l’inconnu. Qu’est-ce que ça implique ? Veut veut pas, en tant que femme, un doute germe dans notre esprit. On a peur de l’œil de notre amoureux. Que pensera-t-il de ce vagin déformé ? Pas qu’on en ait nécessairement envie maintenant, mais le jour venu, sera-t-on capable d’accomplir notre part d’amante ? Notre vagin remplira-t-il son mandat dans l’acte de l’amour ? On se questionne parce que tellement de choses semblent être hors de leur axe…

Chaque geste nous le rappelle. Se pencher pour prendre bébé dans le berceau, ça pèse. Se pencher pour donner le bain à bébé, ça pèse. Sortir bébé du bain, ça pèse. Poser bébé au sol, ça pèse. Soulever la coquille, ça pèse. Faire monter la chaîne de trottoir à la poussette, ça pèse. On a le cœur lourd, le vague à l’âme.

C’est comme si on perdait une partie du peu d’insouciance que la vie nous avait laissée. Finit le temps où l’on vaquait à nos occupations sans aucune pensée pour nos parties intimes. On s’ennuie du temps où l’on pouvait ramasser le sac de riz sur la tablette du bas à l’épicerie sans penser à notre vagin. Désormais, on s’inquiète de savoir si on sera capable de trainer cette fugueuse de vessie jusqu’à la fin de notre journée éreintante.

À toujours sentir la pesanteur, on dramatise. Pour certaines, on développe de la kinésiophobie, on a littéralement peur de bouger. Et si ça s’aggravait ? La poussette (ça pèse deux tonnes !), le porte-bébé (bébé pèse deux tonnes !), la coquille (elle pèse deux tonnes et demi !), on a beau chercher, aucune option n’est sans dommage. Faque on reste à la maison, on s’encabane. On s’isole. On en veut à ce corps qui nous fait défaut. De quoi jeter un voile doux-amer d’amertume sur un moment qui se devait magique.

Arrive aussi le jour où l’on développe de la rancœur. De la rancœur contre tous ceux qui auraient dû nous prévenir que ça pourrait sortir ; qui auraient pu prévenir que ça sorte. De la rancœur pour avoir entretenu l’illusion que tout était simple comme ça. Une belle baloune qui nous a explosé en pleine face. Parce que lorsqu’on souffre, on cherche. On cherche des réponses (Ai-je déjà dit que Google n’est pas toujours notre ami ?). Mais on cherche aussi des coupables. Faque on en veut au corps médical qui nous a laissé pousser trois heures sur une vessie pleine. On en veut au médecin qui ne nous a pas mieux aidé à gérer la constipation post-partum et qui nous a dit que tout était « beau » six semaines après l’expulsion.

On en arrive à croire que notre futur est « scrap ». Que les projections que l’on se faisait de jouer à la tag, de courir dans le gazon ou de sauter à la trampoline avec notre enfant qui grandi, ben, ça va rester dans notre tête. On sera plutôt une maman un peu beaucoup « matante » qui reste sagement assise sur le banc de parc. Adios les cours de zumba qu’on adorait et qui nous aidaient à décompresser après une dure journée de boulot. Finito les samedis matins jogging pour s’aérer l’esprit. Exit la sortie de « hiking » le dimanche après-midi avec son zhome pour reconnecter avec la nature. Pis on a mal à notre vie.

Vous savez quoi ? Vous n’êtes pas obligé de rester dans ce recoin sombre de vous-même. Oui, vous avez découvert son existence. C’était peut-être nécessaire. Mais sortez de là. Pour vous. Pour le papa. Pour le bébé. Pour votre entourage.

Parce que je vous comprends. Parce que je suis en mesure de vous expliquer ce qui arrive à votre corps. Parce que je peux vous aider à vous réparer. Parce que votre futur est encore merveilleux. Parce qu’avec mon aide, il est possible de prévenir l’aggravation. Parce que je vais vous écouter et vous aider à sortir de l’isolement. Parce que la rancœur gâche le bonheur et que oui, vous pourrez courir et sauter à nouveau. Votre corps a des ressources insoupçonnées ; laissez-moi vous aider à les découvrir et les exploiter à leur maximum.

Le tout, vous l’aurez compris, ce fait beaucoup plus facilement et efficacement avec l’aide et le support d’une physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne. Restez à l’affût, le sauvetage de vos organes par votre périnée bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !

Restez à l’affût #2. Laissez-moi être votre Google ;) Le prolapsus génital sous un aspect plus didactique dans un blogue à paraitre prochainement.