Quand « Atchoum » invite un tsunami din bobette (ou l’incontinence urinaire d’effort, comment en arrive-t-on là ?)

01 décembre 2017

Inonder vos sous-vêtements en éternuant, ça vous est déjà arrivé ? Ou bien être victime d’une quinte de toux un peu trop productive ? Trop nombreuses sont les femmes qui appréhendent le flot de pipi qui accompagne un simple apitchoum. On parle ici d’incontinence urinaire à l’effort, bien qu’on entende encore parfois incontinence urinaire de stress (un anglicisme dérivé de « stress urinary incontinence »)

Que l’apparition de l’incontinence soit insidieuse ou soudaine, comment se développe-t-elle ? L’explication la plus succincte : un débalancement de pression. Bon, je sens que je vais devoir détailler un tantinet mon idée. Commençons donc par expliquer la continence pour ensuite mieux comprendre l’incontinence. La continence urinaire est la capacité de retenir son urine. On y arrive grâce à l’application d’une pression sur l’urètre qui est supérieure à la celle exercée sur ou par la vessie. Il existe quatre mécanismes de continence directe (aka faire pression sur l’urètre pour la maintenir suffisamment fermée). D’abord, un bouchon de mucus se forme dans l’urètre entre les mictions pour « boucher » le passage à l’urine. Ensuite, le sphincter interne de l’urètre (commandé par le cerveau à rester fermé s’il n’est pas le temps d’uriner) écrabouille l’urètre. Ensuite, un riche réseau de vaisseaux sanguins de part et d’autre de l’urètre fait pression sur celle-ci pour aider à sa fermeture. Finalement, les muscles du périnée, sous commande volontaire, peuvent contracter au besoin si l’on sent que la pression augmente. On peut donc logiquement conclure que l’incontinence urinaire survient lorsqu’un ou plusieurs de ces mécanismes est ou sont défectueux. Ainsi, les fluctuations hormonales amenant de l’atrophie vulvaire (assèchement des tissus de la vulve) sont susceptibles d’augmenter le risque de souffrir de fuites urinaires. On parle ici essentiellement de la ménopause ainsi que de l’allaitement. En effet, l’allaitement provoque la sécrétion d’hormones induisant une « mini-ménopause ». Conséquences ? Possible perte du bouchon de mucus et atrophie du réseau de vaisseaux sanguins entourant l’urètre. Les lésions musculaires (majoritairement créées lors de l’accouchement ou lors d’une intervention chirurgicales) peuvent endommagées le sphincter interne de l’urètre ainsi que les muscles du périnée.

Parce que j’aime bien imager mes propos (je trouve que ça rend les choses plus concrète), allons-y avec le fameux tube de pâte à dent. Si l’on comparait la continence à un tube de dentifrice, la solution évidente pour éviter que le dentifrice ne s’échappe serait de bien fermer le bouchon (mécanisme directe de continence). C’est pourquoi fuites urinaires égal souvent rééducation des muscles du périnée. La rééducation ne devrait malheureusement pas s’arrêter là. Intuitivement, si l’on diminuait la pression appliquée sur le tube, est-ce que ça n’aiderait pas aussi ? Ainsi, le mécanisme indirect de la continence serait une réduction de la pression abdominale. Une pression abdominale excessive est généralement causée par un mauvais patron respiratoire, par une mauvaise posture ou par l’utilisation inadéquate des abdominaux… Parce qu’une pression abdominale excessive, c’est comme squeezer trop fort le tube de dentifrice. Oui, avoir un bouchon bien fermé, c’est bien. Mais ce qui est encore mieux, c’est d’arriver à réduire la pression de « squeechage » sur le tube. On épargne un peu le bouchon de deux façons : on lui en demande moins sur le moment présent (la contraction nécessaire du périnée pour empêcher la fuite sera moins forte) et on endommage moins son intégrité (parce qu’une pression trop élevée sur les muscles du périnée a le potentiel de les affaiblir). Vous voyez ce que je veux dire ? On est gagnant sur les deux plans.

Les hommes aussi ne sont pas à l’abri. Parce que ça leur arrive aussi de mouiller leur culotte, bien qu’en proportion moindre si on compare aux femmes. Peut-être est-ce la raison pourquoi ils se sont auto-proclamé le sexe fort ? Nah, simple question de luck. Les hommes ont naturellement un plancher pelvien plus fort. Comment ? Il contient un orifice (voir ici trou dans les muscles) de moins. Et non négligeable, qui plus est ; le vagin. 1 à 0 pour les hommes. Donc moins de trous veut dire plus de muscles : 2 à 0 pour les zhomes. Mais ce n’est pas tout. Les hommes vivent beaucoup moins d’événements traumatisant la musculature du périnée. Les hommes ne vivent pas de grossesse et l’accouchement qui en découle, évidemment. On en est donc à 3 à 0 pour eux. Mais ça ne s’arrêtent pas là ; les hommes vivent aussi beaucoup moins de perturbations hormonales au cours de leur existence (que ce soit les changements hormonaux engendrés par la grossesse, l’allaitement, le cycle menstruel et la fameuse ménopause). Qui compte encore ? 4 à 0 pour les hommes. En plus, la testotérone rend d’avance la masse musculaire plus forte. 5 à 0 for men. Bref, vous aurez compris que les hommes sont physiologiquement mieux protégé contre les fuites urinaires que les femmes. Les statistiques proposent que 10% des hommes contre 50% des femmes expérimenteront de l’incontinence urinaire au cours de leur vie.

N’oublions pas que nous avons le contrôle sur un mécanisme direct de la continence : les muscles du périnée. D’où l’utilitée de les rééduquer et l’efficacité du fameux « verouillage périnéal ». (voir mon article sur le sujet : « Le verouillage périnéal ; de kessé ? ») Nous avons aussi le contrôle sur le mécanisme indirect de la continence : la pression intra-abdominale. Une rééducation posturale, abdominale et diaphragmatique s’impose donc aussi.

Le tout, vous l’aurez compris, ce fait beaucoup plus facilement et efficacement avec l’aide et le support d’une physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne. Restez à l’affût, l’élaboration d’un barrage efficace contre le tsunami bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !

P.S : Se croiser les jambes avant de tousser ou éternuer n’est pas la solution. L’action du serrement de vos jambes sur votre urètre est très négligeable et ne fait pas partie des mécanismes directs de continence… Mais bonne nouvelle ! Pour celles que ça fonctionne, vous n’êtes pas loin de la victoire. Si l’ajout de ce simple serrement suffit, y en manque pas gros à votre périnée pour enrayer la petite goutte !

Le verouillage périnéal, de kessé ? (Voyez comment un petit squeeze « down there » peut vous sauvez la mise dans plus d’une situation)

01 novembre 2017

Le verrouillage périnéal est une astuce contre les fuites urinaires à l’effort connue de toute physio en rééducation périnéale et pelvienne. C’est l’outil faisant l’unanimité dans le domaine et qui est le plus enseigné en consultation. On l’appelle aussi le « knack ». Honnêtement, c’est le truc le plus simple que l’on transmet souvent à la toute première rencontre et qui, dans de bien nombreux cas, donne à court terme les résultats les plus spectaculaires. Alors pourquoi n’est-il pas connu de toutes et tous ? Méchante bonne question. Et j’ai une petite opinion sur la question. (Ben kin, si j’écris là-dessus !) Peut-être parce que l’incontinence est, encore de nos jours, un sujet tabou. Alors qu’on vit dans un monde d’hyper performance (et donc un monde où l’estime de soi vacille et pique facilement du nez dès qu’on se découvre un petit point faible), ce n’est pas tellement « glamour » (et du fait, on en est pas tellement fier) de confier comment on fait pipi dans ses culottes en soulevant ses sacs d’épicerie… Comme on ne parle pas de ce problème, difficile alors de propager dans son entourage les solutions possibles. On agit comme si c’était un secret qu’on se doit de bien garder, d’un coup que ça aide quelqu’un d’autre ! Vous me connaissez, filtrer et taire de l’information pouvant améliorer la qualité de vie, c’est contre mes principes. Alors vous avez ma bénédiction ; répandez la bonne nouvelle !

Ok, assez de blabla sur mon côté humaniste/aidons notre prochain. J’en vois déjà quelques-uns piaffer d’impatience. Ben oui, je veux que tout le monde sache ce qu’est le verrouillage périnéal. Alors allons-y ! Le verrouillage périnéal consiste à serrer les muscles du plancher pelvien avant, pendant et 2 à 3 secondes suivant tout effort physique qui augmente la pression sur celui-ci, comme la toux, l’éternuement ou le geste de prendre un enfant dans ses bras. En fait, cette contraction devrait naturellement survenir. Votre corps devrait avoir l’instinct de se préparer à encaisser la pression qu’il subira. Mais arrive un moment dans la vie où le corps perd ses repères, où ça « shire ». Quand ça ? Classiquement, après une grossesse ou un accouchement, après une blessure au dos, au bassin, au périnée. Pour simplifier les choses, disons que le corps peut perdre ce réflexe ou bien ce réflexe y est encore mais avec un délai, ou bien ce réflexe est intact mais les muscles du périnée ne sont plus assez fort pour empêcher la fuite. Penser à faire le verrouillage périnéal peut aider dans les trois cas. Oui, oui ! On active nos muscles avant, pendant et quelques secondes après l’effort. Ça règle la situation si vos muscles ne se contractaient pas ou se contractaient en retard. Mais s’ils ne sont pas assez fort ? Le fait de faire la contraction de façon volontaire devrait donner un peu de pep à vos muscles et les inciter à contracter plus fort.

Ok, c’est sûr qu’il est possible de complexifier les choses. Le corps humain, c’est une des plus belles machines jamais inventée, mais elle ne vient pas avec un manuel d’instruction. Faque on l’a observé depuis des millénaires et on continue de l’analyser afin de mieux saisir toutes ses subtilités et ses nuances. On sait désormais que tout est en interaction ; on ne peut compartimenter. Il est impossible d’isoler une seule composante et croire avoir une solution au problème. Dans le « knack », le plancher pelvien est le leader. Mais il n’est pas le seul acteur. Pourquoi ? Parce qu’une fuite d’urine, c’est une fuite de pression de l’enceinte abdominale. Pour une compréhension optimale de ce concept, je vous invite à lire mon autre blogue Sport après l’accouchement ; danger ! L’enceinte abdominale est bordée par le diaphragme en haut, le transverse de l’abdomen en avant, le rachis et les multifides à l’arrière et le plancher pelvien en dessous. Et tout ce beau monde-là devrait avoir une action coordonnée entre eux. Quand on contracte le plancher pelvien dans le « knack », on espère fort fort avoir une réaction adéquate de ces autres muscles pour contrôler la pression abdominale. Mais on pourrait aussi avoir ce résultat en contractant un autre acteur de la canne de conserve, right ? Théoriquement, oui. Et pour certains, c’est plus facile et plus intuitif ainsi. So, why not ? À ce propos, je me permets d’utiliser ici une phrase que je trouve particulièrement évocatrice : « Blow before you go ». Traduction ? « Souffle avant l’action », ou quelque chose du genre. Elle n’est pas de moi, mais d’une autre physio américaine spécialisée en santé de la femme que j’aime beaucoup ; Julie Wiebe. Je l’apprécie pour la quantité de ses connaissances sur la santé féminine et pour la qualité d’analyse de cette quantité importante d’info qu’elle a su « blender » ensemble. Alors si votre anglais lu est, ma foi, pas trop pire, allez faire un tour sur son site (www.juliewiebept.com) ; vous y trouverez de biens belles choses ! Bon, revenons à nos moutons ; « Blow before you go ». Expirer avant l’action, c’est utiliser son diaphragme et, par le fait même, permettre l’activation naturelle du plancher pelvien et du transverse de l’abdomen. Bien sûr, pour que ça fonctionne, encore faut-il que la coordination de l’ensemble de ces stabilisateurs soit intacte (ou restaurée par une rééducation périnéale et pelvienne).

Le tout, vous l’aurez compris, ce fait beaucoup plus facilement et efficacement avec l’aide et le support d’une physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne. Restez à l’affût, la victoire du verrouillage périnéal définitivement disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !

P.S. : À chaque fois que je me dis : « Ha ! Voilà un sujet court et concis ! », je me fais avoir et finis quand même par écrire un roman. Comme quoi, il y a toujours de quoi à dire sur le sujet fascinant de la rééducation périnéale et pelvienne ! Ou bien c’est juste moi, je suis peut-être un peu trop passionnée…

Prolapsus Génital (Quand le latin est plus chic qu’une descente d’organe…)

01 octobre 2017

Tel que promis, je vous ai concocté un beau petit blog plus neutre sur le charmant thème des descentes d’organes pour faire suite au précédent blogue Comment mon vagin déformé a brisé mon cœur (ma vessie ne fuit pas, elle s’enfuie…). C’est fini la déprime ! C’est maintenant le temps d’apprendre et d’agir en conséquence.

First things first, si vous souhaitez un laïus totalement didactique, ou bien si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce qu’est le prolapsus pelvien, aussi appelé prolapsus génital ou bien descente d’organe, je vous invite à consulter ce dossier sur mon site internet. Si le sujet vous intéresse, je prends pour acquis que vos yeux sont allés se balader sur ladite page. (Je ne vais quand même pas me taper l’exercice de vous redire dans d’autres mots ce que j’ai déjà si bien expliqué une première fois, tsé…)

Faque, vous revenez de votre petite balade sur ladite page et vous venez d’apprendre qu’il y a quatre principaux types de prolapsus génital: le cystocèle (la vessie vous descend dans le vagin), l’hystérocèle ou prolapsus utérin (l’utérus vous descend dans le vagin), le rectocèle (le rectum vous descend dans le vagin) et un dernier assez rare, l’entérocèle (le petit intestin vous glisse entre le vagin et le rectum). Chouette tout ça. Si on gagne le gros lot, on expérimente tout ça en même temps (voir image ci-jointe).

Vous avez aussi appris que les principaux symptômes sont une sensation de lourdeur, de masse ou de corps étranger dans, à l’entrée ou à l’extérieur du vagin. Que ça affecte la fonction urinaire, sexuelle et fécale. Bin quin, ça nous étonne compte-tenu que c’est la vessie, l’utérus, le rectum ou le petit intestin dont il est question ! Je vous félicite, vous êtes désormais plus cultivées sur le sujet.

Mais là, ce que vous voulez savoir, c’est comment ça bien pu vous arriver (le fameux: « Pourquoi moi ? ») et comment vous allez survivre à ça. Ça peux-tu se réparer ? Pire, ça peux-tu s’aggraver ? I know. Je le sais parce que des femmes dans votre situation, j’en ai traité une, pis une autre (pis une autre, pis encore une autre, pis encore ben des unes autres…). C’est que, voyez-vous, à ce jour, on estime qu’un peu plus de 40% (certaines études vont jusqu’à 50%, voir même 60% !) des femmes souffriront, au cours de leur vie, d’un prolapsus pelvien. Hello ! Presqu’une femme sur deux… Alors, oui, je vais répondre à vos questions. Pour que l’info se diffuse. Pour qu’on diminue cette statistique et qu’on améliore la qualité de vie des femmes.

Alors, mesdames, pourquoi vous ? Parlons ici biomécanique de la région pelvienne. Les organes pelviens sont maintenus dans la cavité pelvienne (aka le bassin) par deux principaux systèmes: le système musculaire (les muscles du plancher pelvien) et le système ligamentaire (les tissus conjonctifs et ligaments stabilisant les organes). Pis là, pour illustrer le tout, je vais comparer vos organes à un bateau dans une écluse… Ben oui, je suis folle de même ! Mettons que votre vessie est un bateau. Ben, le bateau tient dans l’écluse grâce à deux système : l’eau qui est juste au bon niveau en dessous de lui (aka le plancher pelvien) et par le cordage qui l’amarre au haut de l’écluse (aka les ligaments). Qu’arrive-t-il si le niveau de l’eau est trop bas pour le bateau ? Ça tire méchamment fort sur les cordes ! Et qu’arrive-t-il si les cordes sont faibles ? Le bateau (aka la vessie) tombe. Pis là, si vous vous demandez en quoi ça ressemble à votre situation, je vous réponds qu’une partie de la réponse se retrouve dans mon article Sport après l’accouchement ; danger ! paru plus tôt cette année. Parce que sachez que la grossesse et l’accouchement vous ont ramolli la « canne de conserve ». Votre plancher pelvien a probablement décidé de se rapprocher du plancher, justement. Et que ça, ça laisse vos organes flacotter au bout de leurs ligaments, comme le bateau au bout de ses cordes.

C’est là, qu’en plus de biomécanique, je vous parle de physiologie de la femme en période post-natale. Parce que vous en temps normal (genre pré-bébé) et vous en période post-partum, êtes loin d’être la même femme. Ce que je veux dire par là, c’est que, suite à l’accouchement, votre corps continue à sécréter une hormone appelé relaxine. La relaxine est une hormone qui permet aux ligaments, muscles et tissus conjonctifs de s’étirer lors de la grossesse. Voilà donc que vous sécrétez cette hormone pour un minimum de trois mois suite à votre accouchement. Et si vous allaitez, comptez plutôt un bon six mois. On commence même à parler qu’elle peut persister jusqu’à 3 mois APRÈS la fin de l’allaitement… Conséquence ? Votre plancher ressemble plutôt à un trampoline trop souple et vos ligaments ressemblent plus à des élastiques de bungee qu’à de la corde… Mouin, pas top pour tenir les organes en place. Pis tant qu’à baigner dans les hormones, intéressons-nous à l’œstrogène aussi. Cette belle hormone féminine qui régule le cycle menstruel et prend soin de la santé de nos organes génitaux. Bin elle, je peux vous dire qu’on se baigne pas dedans en période post-partum. Son niveau est plutôt au sous-sol. C’est comme un avant-goût de la ménopause. Ainsi donc, amincissement, pâleur, fragilité, sensation de sécheresse des tissus vaginaux et vulvaires sont au rendez-vous avec plus ou moins d’intensité selon chaque femme.

Le message que j’essaie de faire passer, c’est que la période post-natale est un moment crucial pour mettre en place la prévention ou la correction de prolapsus. Parce que le corps de la nouvelle maman offre un terrain favorable à leur développement. Pourquoi vous ? Parce que vous répondez à pas mal tous ces critères.

On enchaîne. Vous êtes rares à me poser la question suivante, alors je la pose à votre place car je juge l’info plus que pertinente pour vous. Quels sont les facteurs de risque d’une descente d’organe ? Qu’est-ce qui a des chances de faire tomber votre bateau ou ben de défoncer votre « canne de conserve » ? Réponse : tout ce qui créer de la pression dans l’abdomen. Aussi simple que ça. La pression number one ? L’accouchement, sans l’ombre d’un doute. Mais la grossesse aussi, you know. Donc, même dans le cas de césarienne, il y a un risque. Autre forme de pression ? La constipation. Les efforts de poussées, ça vous endommage un périnée. L’obésité aussi, tsé, c’est lourd sur le dos du plancher pelvien. Pis les efforts physiques intenses, les soulèvements de charges (Coquille, bébé, poussette, sac à couche… les kilos s’accumulent rapidement, non ?), les emplois durs physiquement. Les sports de sauts ou d’impact (voyez vos organes rebondir sur le trampoline seulement retenus par leurs élastiques de bungee…) comme la course, l’aérobie. Les sports avec pression sur le périnée comme les redressements assis, l’haltérophilie. Les problèmes respiratoires entraînant de la toux ou des éternuements chroniques (pression abdominale !) comme l’asthme, les allergies, le tabagisme.

Faque oui, ça peut s’aggraver. Comment ? En continuant de faire subir de la pression à votre bateau alors que vous n’avez pas remonté le niveau d’eau sous lui. En continuant de faire subir de la pression à votre « canne de conserve » alors que vous n’avez pas entrepris de démarche pour resolidifier et redresser ses parois. Maintenant, imaginez que vous accumulez tous les facteurs de risque énumérés ci-haut dans de tels conditions et ce, dans la période critique post-natal. Vous vous rappelez Gumby ?

Pas de panique, ça peut se réparer. Jusqu’à un certain point. Comment ? En réparant votre écluse, en y faisant remonter le niveau de l’eau. Retapez votre « canne de conserve ». En d’autres mots, faites votre rééducation périnéale et pelvienne ; retrouvez la fonction optimale de votre plancher pelvien, de vos abdominaux et de votre diaphragme. Corrigez les déformations de votre « canne de conserve » en adoptant une posture adéquate. Gardez en tête que la guérison est non linéaire. Les muscles du périnée supportent les organes pelviens sur leur dos. Mais quand il y a de la houle dans l’écluse, le bateau va se faire brasser par les vagues, faute d’amarres solides. Même chose pour vos organes. Ce pourrait que vos muscles du plancher pelvien vivent quelques tempêtes et que vous ressentiez à nouveau la lourdeur lors de périodes où vous êtes très fatiguée ou avez fait subir plus de pression à votre périnée. Rien de tel qu’une belle grosse bronchite ou un déménagement pour nous rappeler que la gravité existe…

Mais surtout, chères mamans, ça peut se prévenir. Comment ? Suite à tout ce qui vient de se dire, vous devriez, en usant d’un peu de votre cocologie, arriver à répondre à cette question. Mais bon, la fatigue nous gobant facilement le cerveau, je vais vous aider. Corrigez votre posture. Rééduquez vos muscles stabilisateurs (aka la « boite de conserve »). Minimisez les facteurs de risques, surtout dans la période critique post-natal. Voilà.

Le tout, vous l’aurez compris, ce fait beaucoup plus facilement et efficacement avec l’aide et le support d’une physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne. Restez à l’affût, la remontée des eaux de votre écluse bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !

P.S.: Il arrive que dans certains cas, la rééducation périnéale et pelvienne ne corrige pas de façon pleinement satisfaisante les symptômes pour certaines femmes. Il existe alors une alternative bien intéressante à envisager avec votre physiothérapeute ou médecin avant de vous tourner vers l’avenue plus drastique de la correction chirurgicale. Il s’agit du pessaire, une prothèse vaginale qui vous tiens le tout bien en place. Un peu comme un soutien-gorge maintenant la poitrine, le pessaire retient la vessie et/ou l’utérus à l’intérieur du vagin.

Comment mon vagin déformé a brisé mon cœur (Ma vessie ne fuit pas, elle s’enfuie…)

01 septembre 2017

Je vous l’avoue d’emblée, j’ai hésité longtemps à savoir sous quel angle j’allais aborder ce sujet tabou ; la descente d’organe. La physiothérapeute en moi me pousse à y aller de façon légère et didactique, à la façon médicale et tout le tralala. Mais tsé, la descente d’organe, ça vient aussi avec l’aspect émotionnel, le « dark side ». Pis là, la femme en moi, la mère que je suis réussie à prendre le dessus sur ma tête pour celle-là. Parce qu’être physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne n’a pas mis mon périnée dans une catégorie à part. Mon corps est avant tout celui d’une maman de deux enfants. Et ces deux enfants ont fait leur passage vers ce monde comme ils ont pu, sans égard pour les parties intimes de maman. Je parlerai ici au nom de toutes ces femmes qui se sont livrées à la physio que je suis avec ou sans retenu, qui ont eu l’impression de devoir me déballer leurs jardins secrets (autant l’intellectuel que le corporel). Toutes ces femmes qui ont appris à comprendre et à apprivoiser leur nouvelle condition sous ma supervision. À revoir d’un œil nouveau ce corps si différent de celui d’« avant ». À l’accepter et à lui refaire confiance. À recoller tranquillement les morceaux. Faque, âmes sensibles, sortez vos « kleenex ».

Ah, le prolapsus génital. En voilà un phénomène qui est largement répandu chez les nouvelles mamans mais qui, ironiquement, est très peu discuté. Parce que si on a déjà entendu parler de ça, une descente d’organe, ben c’est chez la grande tante du deuxième degré ou bien chez notre grand-maman qui a eu douze enfants, qui a eu une vie ben dure pis qui est rendue ben vieille, tsé. C’est une condition de vieille ; point barre !

Mais quand on se rend compte que ça nous arrive, à nous, jeunes femmes dans la trentaine (nouvelles mamans mais bon, quel est le rapport ?), supposément en bonne forme pis toute, ça fesse dans le dash. Pis fort, à part de ça. De quoi faire éclater nos beaux rêves. Parce qu’arrive le jour où, encore sur notre nuage de lune de miel avec bébé, nappé du voile d’une fatigue bien partie pour se chroniciser, on sent quelque chose de différent par en-bas. Maintenant qu’on a relégué au loin les super-maxi-serviettes (9 mois de tranquillité, ça se paye cher !), on a le loisir d’avoir le périnée lâché lousse dans l’espace. Pis on dirait qu’on n’aime pas trop, finalement. Hum hum, c’est quoi, ce bombement à l’entrée ? Le cœur nous serre. On angoisse, on a peur de la réponse. On procrastine en masse ou on se précipite, ça dépend du tempérament de la madame. Pis là, toute seule dans notre salle de bain, on ramasse notre courage à deux mains pis on va voir. Ou tâter. Ou les deux. C’est là ben souvent que le cœur nous fait deux tours. Ou bien il effectue une chute de 12 étages, c’est selon. Mais bien souvent, il nous lève littéralement. Pas qu’on avait beaucoup exploré cette contrée lointaine par le passé, mais là, on est bien loin de ce que s’avait l’air dans nos souvenir. Une boule. Juste là, à l’entrée. Glup. Pis si on est assez courageuse pour approfondir l’exploration, se pourrait qu’on trouve une autre bizarrerie. Nos yeux, nos doigts, buttent sur une entité plus ou moins bien reconnue. On avale de travers. Sachez cela, Google n’est pas toujours notre ami. Oh oh, semblerait que notre utérus aussi, cherche la sortie.

On est défiguré de notre féminité. On a le cœur au bord des lèvres, les émotions à fleurs de peau et la vessie, au raz les bobettes. Au secours, l’utérus est à ses trousses. Et on a peur. On est terrorisé par l’inconnu. Qu’est-ce que ça implique ? Veut veut pas, en tant que femme, un doute germe dans notre esprit. On a peur de l’œil de notre amoureux. Que pensera-t-il de ce vagin déformé ? Pas qu’on en ait nécessairement envie maintenant, mais le jour venu, sera-t-on capable d’accomplir notre part d’amante ? Notre vagin remplira-t-il son mandat dans l’acte de l’amour ? On se questionne parce que tellement de choses semblent être hors de leur axe…

Chaque geste nous le rappelle. Se pencher pour prendre bébé dans le berceau, ça pèse. Se pencher pour donner le bain à bébé, ça pèse. Sortir bébé du bain, ça pèse. Poser bébé au sol, ça pèse. Soulever la coquille, ça pèse. Faire monter la chaîne de trottoir à la poussette, ça pèse. On a le cœur lourd, le vague à l’âme.

C’est comme si on perdait une partie du peu d’insouciance que la vie nous avait laissée. Finit le temps où l’on vaquait à nos occupations sans aucune pensée pour nos parties intimes. On s’ennuie du temps où l’on pouvait ramasser le sac de riz sur la tablette du bas à l’épicerie sans penser à notre vagin. Désormais, on s’inquiète de savoir si on sera capable de trainer cette fugueuse de vessie jusqu’à la fin de notre journée éreintante.

À toujours sentir la pesanteur, on dramatise. Pour certaines, on développe de la kinésiophobie, on a littéralement peur de bouger. Et si ça s’aggravait ? La poussette (ça pèse deux tonnes !), le porte-bébé (bébé pèse deux tonnes !), la coquille (elle pèse deux tonnes et demi !), on a beau chercher, aucune option n’est sans dommage. Faque on reste à la maison, on s’encabane. On s’isole. On en veut à ce corps qui nous fait défaut. De quoi jeter un voile doux-amer d’amertume sur un moment qui se devait magique.

Arrive aussi le jour où l’on développe de la rancœur. De la rancœur contre tous ceux qui auraient dû nous prévenir que ça pourrait sortir ; qui auraient pu prévenir que ça sorte. De la rancœur pour avoir entretenu l’illusion que tout était simple comme ça. Une belle baloune qui nous a explosé en pleine face. Parce que lorsqu’on souffre, on cherche. On cherche des réponses (Ai-je déjà dit que Google n’est pas toujours notre ami ?). Mais on cherche aussi des coupables. Faque on en veut au corps médical qui nous a laissé pousser trois heures sur une vessie pleine. On en veut au médecin qui ne nous a pas mieux aidé à gérer la constipation post-partum et qui nous a dit que tout était « beau » six semaines après l’expulsion.

On en arrive à croire que notre futur est « scrap ». Que les projections que l’on se faisait de jouer à la tag, de courir dans le gazon ou de sauter à la trampoline avec notre enfant qui grandi, ben, ça va rester dans notre tête. On sera plutôt une maman un peu beaucoup « matante » qui reste sagement assise sur le banc de parc. Adios les cours de zumba qu’on adorait et qui nous aidaient à décompresser après une dure journée de boulot. Finito les samedis matins jogging pour s’aérer l’esprit. Exit la sortie de « hiking » le dimanche après-midi avec son zhome pour reconnecter avec la nature. Pis on a mal à notre vie.

Vous savez quoi ? Vous n’êtes pas obligé de rester dans ce recoin sombre de vous-même. Oui, vous avez découvert son existence. C’était peut-être nécessaire. Mais sortez de là. Pour vous. Pour le papa. Pour le bébé. Pour votre entourage.

Parce que je vous comprends. Parce que je suis en mesure de vous expliquer ce qui arrive à votre corps. Parce que je peux vous aider à vous réparer. Parce que votre futur est encore merveilleux. Parce qu’avec mon aide, il est possible de prévenir l’aggravation. Parce que je vais vous écouter et vous aider à sortir de l’isolement. Parce que la rancœur gâche le bonheur et que oui, vous pourrez courir et sauter à nouveau. Votre corps a des ressources insoupçonnées ; laissez-moi vous aider à les découvrir et les exploiter à leur maximum.

Le tout, vous l’aurez compris, ce fait beaucoup plus facilement et efficacement avec l’aide et le support d’une physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne. Restez à l’affût, le sauvetage de vos organes par votre périnée bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !

Restez à l’affût #2. Laissez-moi être votre Google ;) Le prolapsus génital sous un aspect plus didactique dans un blogue à paraitre prochainement.

Quand la vessie déraille (Quand rien ne va plus avec le beau réflexe stockage/évacuation.)

01 août 2017

Eh oui ! Cet article exploite le même filon que trois de ces prédécesseurs… (voir janvier, février et mars) Je vous l’avais bien dit qu’en rééducation périnéale, on parlait beaucoup de pepi ! Mais bon, si le sujet ne vous allume plus autant, je vous promets que l’hiver sera à nos portes avant que l’on ne rediscute plus sérieusement du sujet. On se gardera un sujet bien différent pour entamer l’automne… (Ce ne sont pas les sujets qui manquent !)

Bon, parce qu’il en reste beaucoup à dire sur votre pipi, tout le monde en voiture, le train va quitter la gare ! (Sans accident, je vous promets.)

Récapitulons ensemble ce qui a été dit (enfin, ce que j’ai eu à dire) sur le super sujet du pipi jusqu’à présent. Je vous ai peints un portrait caricatural (à peine !) de ce qu’est l’hyperactivité vésicale, ou l’urgenturie ou encore la vessie nerveuse dans Quand la vessie se rebelle. Je vous ai ensuite donner mon opinion sur ce cher produit dérivé qu’est le pad contre les fuites urinaires dans La femme et l’industrie de la couche ; un engrenage sans fin. De là, je vous ai mené vers Parlons pipi ! afin de démystifier avec vous le fonctionnement normal de la miction (aka faire pipi) version neuronale vessie-cerveau. Mais là, je vous ai laissé en plan. Mais pas pour trop longtemps. Et si tout ce beau système foutait le camp ? On sait désormais de quoi à l’air une personne souffrant d’hyperactivité vésicale. Mais pourquoi ces «« free-games » ? Parce qu’on a pris de mauvaises habitudes et/ou parce qu’on a essayé d’être un peu trop bosse des bécosses (haha !) avec notre vessie… Reprenons le fonctionnement normal de l’arc-réflexe neuronale vessie-cerveau. La vessie se remplie, les récepteurs s’étirent au niveau de la paroi de la vessie, l’information est acheminée au cerveau et de là, on décide quand on envoie l’ordre de vider la vessie au moment opportun. Mais par volonté de contrôler de façon excessive la miction ou par ignorance, on peut vraiment mêler la machine. Et ça, c’est pas drôle. Et ici, appuyer sur « escape » ne fonctionne pas.

Prenons l’exemple suivant. Depuis votre plus tendre enfance, vous avez l’habitude d’aller faire pipi à chaque fois que vous devez quitter un lieu… C’est tellement NOT une bonne habitude ! Mais d’où vous vient-elle ? Est-ce la douce voix de maman qui vous demande d’aller faire pipi « Allez, poulette, on va quitter la maison, va faire un dernier petit pipi ! » Mais guess what ? Vous n’avez plus 4 ans. Et cette habitude est vachement délétère pour votre vessie. Oubliez la grande majorité des pipis « au-cas-où ». Et voici pourquoi. L’information d’une vessie pleine est d’abord détectée par les capteurs d’étirements de la paroi de la vessie. L’information est envoyée au cerveau. Nous décidons ensuite du moment opportun pour donner l’ordre à notre vessie de se vider. Vous pensez peut-être que je radote. Je suis pleinement consciente d’avoir déjà couvert cette info plus tôt. Mais, voyez-vous, c’est ici la clé de la réussite. Alors, comme un perroquet, je répète. Don’t mess avec l’arc réflexe parfait ! Le pipi « au-cas-où » fait exactement ça. On donne l’ordre à la vessie de se vider alors que l’information n’a pas encore été acheminée au cerveau comme quoi la vessie est pleine… Pour elle, ça ne fait pas de sens.

S’en suit une guerre de pouvoir entre vous et votre vessie. Mais personne ne sort gagnant de cette lutte. Ni votre vessie, ni vous ne serez satisfait. Un cercle vicieux se dessine. En fait, simplifions les faits. Votre vessie est habituée de recevoir la consigne de se vider. Mais seulement lorsqu’elle a préalablement envoyée l’information de « fullness » au cerveau. Si elle reçoit cet ordre trop souvent alors qu’elle n’a pas émis d’information de plénitude (on parle ici de vos petits pipis « au-cas-où »), elle déraille. Pourquoi se faire vider alors qu’elle n’a pas encore dit être pleine ? Elle va donc envoyée de « fake » messages « j’ai envie ! » pour maintenir l’ordre qu’elle connait. Vous ressentirez ces messages comme des envies pressantes venues de nulle part. Comment vous adapterez vous à ces fausses envies ? Eh bien, vous irez faire plus de pipis « au-cas-où » pour ne pas vous faire prendre par surprise… Et comment réagira votre vessie ? You guess right ! Elle vous enverra encore plus de fausses envies urgentes pour ne pas se faire prendre par surprise…

Il ne vous reste donc qu’à accepter de donner un peu de lest à votre vessie. Vous verrez, elle risque de vous remercier en vous donnant l’impression d’être plus en contrôle de la situation. Mais voyez-vous, c’est l’inverse. En étant plus en contrôle de ce qu’elle sait faire de mieux (gérer le pipi), elle vous enlève ce souci. Restez à l’affût, votre vessie qui reprend le contrôle bientôt disponible chez une physiothérapeute près de chez vous !

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